Les EHPAD ont été fortement touchés par la pandémie du Covid-19, et les décès se comptent par centaines tous les jours, en particulier pendant les pics enregistrés en février et mars. En début de pandémie, le nombre de ces décès n’a pu être précisément déterminé et communiqué de manière officielle aux autorités, certains établissements ne donnant aucune information en temps réel. Un décalage est en effet observé entre les données recueilles et la réalité dans ces résidences seniors, d’autant que certains résidents sont transférés dans les hôpitaux et y décèdent. Quoi qu’il en soit, ces décès sont comptabilisés comme étant ceux des EHPAD, et ce recensement pourrait avoir été à l’origine de ce décalage.
Les chiffres communiqués
En tout, plus de la moitié des décès en France sont ceux des seniors logeant dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Ces chiffres commencent toutefois à parvenir de manière régulière et précise aux autorités depuis maintenant quelques mois. Notons d’ailleurs que les décès et les contaminations sont en baisse dans ces établissements, faits ayant ainsi été à l’origine de l’assouplissement des mesures afférentes au confinement des seniors et aux visites des familles. En début juin, le nombre total de décès est de 29 142 depuis le début de la pandémie, chiffre incluant les décès dans les EHPAD. Ces derniers étant en recul, ils sont estimés à environ 10 350 en début juin. Ce chiffre est en baisse certes, mais le virus est toujours présent.
En ce qui concerne les conditions suivant lesquelles les décès sont survenus, les seniors ont succombé de différentes complications. Celles-ci ne concernent pas toutes la détresse respiratoire, mais aussi les comorbidités c’est-à-dire la présence de troubles associés à une maladie primaire.
Pourquoi ces décès en masse dans les maisons de retraite ?
Les EHPAD et la majorité des maisons de retraite ont été pris au dépourvu au moment où la pandémie les prenait d’assaut en début d’année, en raison du manque d’équipements de protection individuelle entre autres. Les EHPAD n’étaient pas préparés à la prise en charge d’une vague de cas graves, ce qui a provoqué la saturation des unités de soins, donnant lieu à des évacuations massives dans les hôpitaux.
Les seniors sont par ailleurs fortement exposés aux virus quel que soit son type en raison de leur faible immunité. La propagation s’est alors rapidement déclenchée, tandis que le personnel de soin est en effectif insuffisant, outre le manque d’équipements de protection.
Les mesures d’urgence
Parmi les mesures d’urgence :
- l’interdiction des visites extérieures (proches, familles)
- l’isolement des seniors à risque et présentant les symptômes du virus
- le confinement en chambre qui est décidé de manière collégiale
- la suspension des activités de groupe
- l’appel à renforts afin de prêter main forte au personnel médical
Entretemps, les agences régionales de santé mettent en place un protocole à respecter pour l’ensemble des EHPAD et des maisons de retraite. Les recommandations concernent l’organisation territoriale, la gestion des ressources humaines et la mise en œuvre des mesures barrière. L’admission et le retour d’hospitalisation des résidents de même que la continuité de leur prise en charge et la gestion de ladite hospitalisation par rapport aux dossiers sont également détaillés dans les protocoles mis en place. Les procédures touchent aussi la gestion des stocks de produits sanitaire, du chariot d’urgence ainsi que de l’oxygène. Les professionnels ont droit à un soutien spécifique de nature psychologique, dont les dispositions sont mentionnées dans le protocole mis en œuvre par l’ARS. Le déconfinement et la reprise progressive des activités sont aussi précisés dans ce dernier.
